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1 :: 06/09/07 :: 09:02 :: nanou
La récolte....

Des pommes de terre!!!

Autrefois, du moins, lorsque j'avais 8ans, âge ou j'ai réintrégré la maison, j'étais on dira en long séjour dans le midi chez mes grands parents, où j'ai aussi de merveilleux souvenirs, dans un pays de vignobles...mais une grande douleur à vif et à vie....

Alors le ramassage des pommes de terre...ouh là là!!! Quel programme!!! Et quel souvenir douloureux pour le dos et les genoux, car si l'on prend conscience un jour que la terre est basse c'est bien durant ces longs jours de récoltes de ce bon tubercule...

Les jours sont déjà bien plus courts, mais le soleil est encore souvent là, au rendez vous, et un matin, un cortège qui se constitue dans la cour de la ferme ou chaque ami ou voisin vient à la rescousse, car on lui rendra la pareille, les siennes devront être aussi ramassées...
Alors ils arrivent à pied ou en vélo, avec ou sans un panier de bois pour certain, d'osier fabriqué souvent maison, pour d'autre.
Le béret noir bien ajusté, le pantalon salopette bleu, la chemise presque identique, les couleurs seules diffères pour certains.
Les femmes aussi portaient ses blouses similaires, seules, là encore, les couleurs changent, et leur chapeau de paille, même fournisseur. Tous ces hommes et femmes étaient presque jumeaux dans leurs habits, et oui c'est le marchand qui est sur la foire à qui on achète presque tout, " Jeannot Lou Paysan", il a fait des jumeaux dans tous les villages, c'est un homme barraqué, fort jovial et sympathique, mais tellement commerçant dans l'âme qu'il vous aurait fait acheter même une "nippe" trouée, enfin pas à un Aveyronnais , ça ils les lâchent qu'avec un élastic, c'est connu, il faut lui faire cadeau de tout, ça marchande tout...Ici,à Paris, ils me font penser à d'autres qui ne sont pourtant pas du même pays, allez donc savoir si nous ne serions pas plus près de Jésus, en Aveyron, que tous les autres habitants de la terre. Là je ris beaucoup parce que je réalise cela en même temps que je l'écris...Mais j'aimerai quand même et toujours mon bel Aveyron et ces habitants dont je fais toujours partis même s'ils m'appellent "la parisienne" .....grrrr je déteste....aussi je les pique un peu de temps en temps histoire de me venger à ma manière.

Bon et bien mes patates? Elles sont parties où là??? Je m'égare dans les chiffons et la cassette d'Arpagon...

Voilà donc, tous ces gens , heureux de se retrouver là, ça les change de leur vie tranquille et trop bien réglée par la vie de leurs bêtes, une façon pour eux de s'aérer changer de vue et d'horizon, voir d'autres visages...heureux d'être là à papoter autour de la grande table de la cuisine où ils ont été invités à prendre un bon déjeuner...Soupe épaisse composée de pommes de terre, les dernières avec poireaux, oignons, du lard, de la ventrèche et des "trempes", bouts de pain que chacun tranche avec la précision d'un Laguiole d'un Opinel ou Sauveterre bien aiguisé, dans la grosse miche de deux kilos, légèrement rassis. Une fois cette soupe presque terminée, les hommes font "chabrot",ils ajoutent une bonne rasade de vin au reste du liquide de cette soupe, et s'essuient d'un revers de manche la moutache, d'autre passent la langue sur le pourtour, comme pour ne rien laisser perdre de ce délicieux breuvage.
Ces couteaux offerts ou tout jeune ou acheté au début de leur âge d'adulte, ne quitteront jamais ces hommes, jusqu'au dernier souffle de leur vie.
Le déjeuner, est copieux, il est pris très tôt le matin, 6h bien souvent et l'estomac doit tenir jusqu'à l'Angélus de midi. On en reste donc pas qu'à la soupe, sont rajoutés sur la table à disposition, des charcuteries, saucisse à l'huile, boudin sec, pâté maison, et de magnifique tranches de jambon ou le gras a une belle couleur rosée et est aussi bon à consommer que le maigre...
Je ne dirais jamais à un parisien, l'épaisseur de la tranche il en tomberait raide, ici c'est du papier à musique.
Une fois tous bien câlé et rassasiés, les voilà qui prennent leur panier, le maître de maison est déjà allé devant atteler le couple de boeuf, il a attaché au joug, la longue perche du tombereau, sorte de char étroit et long, donc les côté sont montés tout du long en bois, l'avant aussi, et l'arrière des planches que l'ont passe dans une sorte de rail, et on en ajoute au fur et à mesure des besoin de profondeur, et le tout forme ainsi un grand caisson. Ce tombereau est monté et roule sur deux grandes roues ferrées, aux rayons en bois .
Les ramasseurs n'attendent pas, ils vont devant, partis dans des discussions, des taquineries et des éclats de rires qui ne finiront qu'aux heures de la traite du soir au moment de se quitter. Les enfants montent dans "l'embarcation", tels "Ben-Hur", les imaginations enfantines peuvent s'envoler, le trajet jusqu'au champ peut être long. Les adultes auront déjà ramassés quelques paniers avant l'arrivée de ce convoi. Dans le champ le valet de la ferme est déjà là,il guide un cheval attelé à une "trasaïre" qui met à l'air les pommes de terre.
Chacun prend une rangée, et jambes écartées pour mieux se rapprocher de la terre, le dos courbé, nez et yeux rivés sur ce sillon éventré qui à rendu son fruit... et de nombreux éclats de voix heureusement surpris, " sons plan poulidos aquela annada" " elles sont bien belles cette année". Et de commencer, panier devant, dans lequel chacun jette allègrement son butin, l'anse est costaud, j'ai compris pourquoi, elle sert bien souvent aussi de reposoir, tant à la fin le dos n'en peut plus, au point de ne plus lever le nez, la fin des sillons devient au fil des heures, sans fin, elle semble s'éloigner. Chacun a la sensation de ne plus avancer, petits comme grands finissent bien souvent accroupis ou à genoux, c'est inoubliable et pour quelques jours les muscles s'en souviennent.
Lorsque l'Angelus à midi sonne à tous les clochers alentours,chacun se relève sans hésitations, il faut bien se poser un peu, et soit on mange copieusement,là, sur l'herbe à l'ombre d'un chêne, soit si le champ cette année n'est pas trop loin ils reviennent à la ferme.
L'après midi est plus chaude, les chapeaux de paille sont là, et tous de continuer courageusement jusqu'au goûter qui est le bienvenu, puis ils remettent cela jusqu'à l'approche de l'heure de la traite, tous se séparent, certains au bord du champ, car ils n'habitent pas loin, d'autres qui avaient fait suivre leur vélo,l'enfourche et disparaissent après s'être tous plusieurs fois salués.
Le dernier jour, ils se retrouveront tous ensemble autour de ces immenses tables de ferme pour manger la soupe au fromage, charcuteries et tripoux, ou divers rôtis et volailles dorés dans la cuisinière de bois, et tout se termine par des desserts de nos campagnes tartes au pruneaux ou à la crème, et l'incontournable fouace, faite maison ou à la boulangerie... L'un chante sur un air d'harmonica d'autre entonne le refrain, les histoires fusent, on a oublié l'heure et le temps, ce n'est que joie , chants, éclats de rire et excitation sur la fin le vin et les douces liqueurs commencent à monter au "ciboulot" et l'enflamme d'audace, même le plus timide fait tapage....quel merveilleux tableau!!!
Et d'un de s'étirer,l'autre de bailler le marchand de sable commence à passer sur ces yeux bien fatigués et lourd qui ne demandent qu'à se reposer...
Chez nous en Aveyron, le portefeuille est plein d'oursins, mais les repas sont gargantuesques, mais merveilleusement bons et inoubliables tant ils sont conviviaux .
Aujourd'hui les oursins sont toujours là, mais les repas ne sont plus ce qu'ils étaient, et l'antr'aide ou le partage n'a plus son existence, c'est là, comme partout ailleurs, du chacun pour soi, et on ne se connait plus, ou se parle à peine c'est trop dommage.

Un timide essai de réinventer ses rencontres inoubliables, fait jour, j'espère que cela va devenir une contagion. Car tous comptes faits c'est vraiment cela la vie....
Alors réapprenons à vivre ensemble, il n'y a que cela de vrai... oublies tout sauf tes voisins et amis et surtout n'oublies jamais tes tradition...

nanou

Les articles présentés dans ces archives couvrent 12 ans d'actualité naucelloise. C'est une contribution importante à la mémoire du village aveyronnais de Naucelle.Le contenu - textes et images - a été élaboré par André Bec et moi-même, avec un part prépondérante du premier cité depuis quelques années.

Le systéme dynamique de gestion de contenu, qui avait prévu l'archivage dés l'origine, a été imaginé et créé par mes soins, je l'ai programmé en languages PHP, CSS avec un peu de JavaScript.
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Quant au nouveau naucelle.com,il bénéficie donc de la toute nouvelle version du Chant de l'Alouette (version 6) ,J'ai choisi ce nom car mon systéme est léger et nâtivement francophone. Deux choses assez rares.Cela me prend du temps, mais au moins, même si ce n'est pas le Pérou, j'ai la satisfaction de pouvoir proposer des sites sans dupliquer WordPress and Co

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